RAYON N |
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Texts / Program
Un opéra du confinement ?
Pour certains d’entre nous, le confinement lié à la crise sanitaire a paradoxalement ouvert un temps de réflexion, de conception, d’écriture et de travail qu’il est souvent difficile de trouver collectivement. Il a aussi contraint beaucoup d’autres (interprètes et techniciens notamment…) à une inactivité forcée.
Une fois passée la sidération qui s’est emparée de nos métiers dès le 13 mars 2020, nous avons décidé de rompre cet isolement et de réfléchir en rassemblant. Qu’est-ce que la création musicale peut dans ce temps libéré apporter ? Quel format adapté peut-elle imaginer ? Quel sujet peut entrer, de manière métaphorique, en résonance avec la situation vécue ?
L’impossibilité durable de réunir des publics face à la scène n’empêche pas que des œuvres sont possibles : dans le domaine qui est le nôtre, la représentation peut être – provisoirement – remplacée par un autre média à la condition d’ouvrir à une écriture ad hoc, où texte, musique, mise en scène et captation audio-visuelle se rejoignent étroitement.
Nous avons voulu valoriser ce que nous avions précédemment expérimenté dans deux spectacles qui ont fait date (Aliados de Sebastian Rivas en 2013 et 200 Motels de Frank Zappa en 2018) et qui réunissaient étroitement mise en scène et captation audiovisuelle.
Ecrire un opéra en quelques mois ?
Une œuvre originale qui associe la création musicale à une réflexion sur les sciences et leur relation au politique, au média, à l’opinion ? Une production qui réunit toutes les forces du métier et qui associe au delà des personnes, des institutions complémentaires et des forces vives de notre société ?
Nous engageons ce pari.
Une compagnie de théâtre musical contemporain (T&M), un studio de recherche (Le Grame, Lyon), un chœur (Les Métaboles) et un ensemble (L’Ensemble Intercontemporain) prestigieux, une Grande école scientifique (l’ENS Paris-Saclay), une société de production audiovisuelle (Camera Lucida) sont d’ores et déjà réunis pour créer ce programme télévisuel, un télé-opéra en création destiné à l’antenne, avant la scène.
Nous élargissons le cercle avec d’autres acteurs de la vie intellectuelle, universitaire, artistique pour rendre ce projet possible et lui donner la dimension symbolique et la résonance d’une aventure unique.
Argument
En 1903, le professeur René Blondlot, auréolé d’une brillante réputation de chercheur, découvre à l’Université de Nancy un rayonnement qu’il nomme – en l’honneur de sa ville natale - Rayon N. Ce Rayon N fait l’objet de nombreuses publications en France et devient l’objet d’une récupération politique où le « patriotisme » l’emporte sur l’objectivité scientifique.
Moins d’un an plus tard, cette découverte est remise en cause par le physicien américain Robert Williams Wood dans la revue Nature. Sa conclusion est que le phénomène observé était purement subjectif et que les conditions de réception de l’expérience étaient faussées par une sorte de conditionnement collectif et des méthodes peu fiables.
Librement associé au conte d’Andersen Les habits neufs de l’Empereur, ce fait divers offre un scénario entre fantastique, absurde et réalité, mettant en scène de manière vive et imagée, les personnages réels ou inventés de cette histoire : le Professeur B et sa femme, son assistant, la documentaliste, l’homme politique et quelques foules de journalistes et de notables grâce auxquels s’entremêlent escroquerie scientifique, intrigue du pouvoir et séduction.
Antoine Gindt, avril 2020.
Pour certains d’entre nous, le confinement lié à la crise sanitaire a paradoxalement ouvert un temps de réflexion, de conception, d’écriture et de travail qu’il est souvent difficile de trouver collectivement. Il a aussi contraint beaucoup d’autres (interprètes et techniciens notamment…) à une inactivité forcée.
Une fois passée la sidération qui s’est emparée de nos métiers dès le 13 mars 2020, nous avons décidé de rompre cet isolement et de réfléchir en rassemblant. Qu’est-ce que la création musicale peut dans ce temps libéré apporter ? Quel format adapté peut-elle imaginer ? Quel sujet peut entrer, de manière métaphorique, en résonance avec la situation vécue ?
L’impossibilité durable de réunir des publics face à la scène n’empêche pas que des œuvres sont possibles : dans le domaine qui est le nôtre, la représentation peut être – provisoirement – remplacée par un autre média à la condition d’ouvrir à une écriture ad hoc, où texte, musique, mise en scène et captation audio-visuelle se rejoignent étroitement.
Nous avons voulu valoriser ce que nous avions précédemment expérimenté dans deux spectacles qui ont fait date (Aliados de Sebastian Rivas en 2013 et 200 Motels de Frank Zappa en 2018) et qui réunissaient étroitement mise en scène et captation audiovisuelle.
Ecrire un opéra en quelques mois ?
Une œuvre originale qui associe la création musicale à une réflexion sur les sciences et leur relation au politique, au média, à l’opinion ? Une production qui réunit toutes les forces du métier et qui associe au delà des personnes, des institutions complémentaires et des forces vives de notre société ?
Nous engageons ce pari.
Une compagnie de théâtre musical contemporain (T&M), un studio de recherche (Le Grame, Lyon), un chœur (Les Métaboles) et un ensemble (L’Ensemble Intercontemporain) prestigieux, une Grande école scientifique (l’ENS Paris-Saclay), une société de production audiovisuelle (Camera Lucida) sont d’ores et déjà réunis pour créer ce programme télévisuel, un télé-opéra en création destiné à l’antenne, avant la scène.
Nous élargissons le cercle avec d’autres acteurs de la vie intellectuelle, universitaire, artistique pour rendre ce projet possible et lui donner la dimension symbolique et la résonance d’une aventure unique.
Argument
En 1903, le professeur René Blondlot, auréolé d’une brillante réputation de chercheur, découvre à l’Université de Nancy un rayonnement qu’il nomme – en l’honneur de sa ville natale - Rayon N. Ce Rayon N fait l’objet de nombreuses publications en France et devient l’objet d’une récupération politique où le « patriotisme » l’emporte sur l’objectivité scientifique.
Moins d’un an plus tard, cette découverte est remise en cause par le physicien américain Robert Williams Wood dans la revue Nature. Sa conclusion est que le phénomène observé était purement subjectif et que les conditions de réception de l’expérience étaient faussées par une sorte de conditionnement collectif et des méthodes peu fiables.
Librement associé au conte d’Andersen Les habits neufs de l’Empereur, ce fait divers offre un scénario entre fantastique, absurde et réalité, mettant en scène de manière vive et imagée, les personnages réels ou inventés de cette histoire : le Professeur B et sa femme, son assistant, la documentaliste, l’homme politique et quelques foules de journalistes et de notables grâce auxquels s’entremêlent escroquerie scientifique, intrigue du pouvoir et séduction.
Antoine Gindt, avril 2020.